Didier Berberat
Conseiller aux Etats

Ne pas mettre tous les partis dans le même panier!

J’ai pris connaissance de l’Edito paru dans vos colonnes du 8 janvier 2008 concernant les armes de service en Suisse. Il est toujours extrêmement délicat de s’appuyer sur un drame pour aborder une question politique, mais je tiens cependant à m’exprimer sur ce sujet. Comme l’ensemble de la population, je suis touché par la tragédie familiale qui s’est déroulée ce dimanche à La Chaux-de-Fonds et je partage les idées de l’éditorialiste : 300 morts de trop chaque année par des armes de service accablent notre pays. Et pourtant, 1,6 million d’armes se trouvent toujours dans les foyers suisses. J’aimerais cependant émettre quelques réflexions dans ce contexte.

Non, le pouvoir politique ne tergiverse pas ! Non, les autorités politiques ne sont pas indécises ! Les positions des partis sont extrêmement claires. La gauche du Parlement fédéral prend ses responsabilités en se battant depuis longtemps pour le dépôt des armes de service à l’arsenal. La situation n’évolue cependant pas. Majoritaire, la droite conservatrice, notamment les partis libéral, radical et l’UDC, opposent un niet absolu à un tel changement. A l’exception de quelques femmes parlementaires, la quasi unanimité des parlementaires de droite, notamment ceux du Canton de Neuchâtel, restent tristement accrochés au mythe de l’arbalète de Guillaume Tell ! Ils estiment stratégique que les citoyens-soldats puissent à tout instant bondir avec leurs armes dans les rues pour se défendre contre une attaque, étant bien en peine d’ailleurs de nous dire quel pourrait être l’agresseur en ce début de 21ème siècle.

Dans ce débat, il me paraîtrait important que la presse précise plus clairement les positions des partis et des parlementaires. La seule motion qui a connu le succès est celle concernant le retrait des munitions de poche aux soldats, mais cela ne reste de loin pas suffisant. C’est pourquoi une initiative populaire « Contre la violence des armes » a été lancée par les partis de gauche et les associations, pour le dépôt des armes d’ordonnance dans les arsenaux et pour empêcher les soldats d’acquérir des armes à la fin de leurs obligations militaires. Il faut la soutenir et se battre pour qu’elle soit acceptée, c’est ce que je m’engage personnellement à faire dans mon mandat politique.

Didier Berberat, Conseiller national socialiste