Didier Berberat
Conseiller aux Etats

Paru dans le courrier des lecteurs Impartial/Express du jeudi 20 septembre

La lecture des propos de Monsieur Raymond Clottu parus dans votre édition du samedi 15 septembre m’ont laissé pantois. Selon ce dernier, en cas de refus du projet de RER par le Peuple neuchâtelois le 23 septembre dernier, les parlementaires fédéraux neuchâtelois devraient travailler et défendre notre canton correctement, sous-entendant par-là que, jusqu’à présent, cela n’a pas été le cas.

Les parlementaires fédéraux neuchâtelois, depuis des années, n’ont pas attendu M. Clottu pour défendre efficacement le canton de Neuchâtel et ses infrastructures ferroviaires et routières à Berne, en collaboration étroite avec le gouvernement cantonal et son administration. Il est vrai que la délégation neuchâteloise n’a pas pu compter sur les talents de ce « fin tacticien et habile négociateur » dans les multiples démarches officielles et officieuses puisque, malheureusement pour M. Clottu, et fort heureusement pour le canton, les électrices et électeurs neuchâtelois l’ont relégué, lors des élections fédérales de 2011, à près de 4800 voix derrière l’élu de son parti.

Il faut encore une fois le préciser : en cas de refus par le peuple du RER, il n’y aura pas de plan B ou de plan C. Les CFF consacreront la somme prévue de 241 millions à la réfection des tunnels, sans que cela n’améliore du tout la ligne ferroviaire Neuchâtel-La Chaux-de-Fonds et notamment la question du rebroussement de Chambrelien et du goulet d’étranglement de Vauseyon. Cela signifie que tout autre projet éventuel devra être financé uniquement par le Canton et que n’aurons pas de seconde chance avant de nombreuses années.

Avec une population qui représente environ 2% de celle de la Suisse, le canton de Neuchâtel est très bien servi par la manne fédérale, qu’il s’agisse des 350 millions pour le RER ou du milliard pour la H20, et cela n’est pas le fruit du hasard. On peut d’ailleurs constater que les autres régions de notre pays qui ont des projets ferroviaires observent avec grand intérêt la future votation puisque en cas de refus le 23 septembre prochain, les 111 millions du fonds d’infrastructure pourraient aller à d’autres projets en Suisse, et on sait qu’il sont nombreux !

M. Clottu et son parti sont donc des adeptes de la méthode « yaka »Ils ont d’ailleurs finalement peu d’intérêt pour l’amélioration des liaisons ferroviaires entre les différentes régions du canton et la cohésion cantonale. Ce qui les intéressent réellement, c’est de se profiler en vue des élections cantonales du printemps prochain au risque de maintenir notre canton dans un état de sous-développement au niveau de la mobilité douce. Didier Berberat Conseiller aux Etats