Didier Berberat
Conseiller aux Etats

Nous voilà soulagés d’avoir mis Christoph Blocher sur la touche ! L’UDC avait placardé sur tous les murs suisses, une photo en axant toute sa campagne sur Blocher. Eh bien ! Non ! Ce sont les parlementaires que l’on élisait le 21 octobre dernier et non pas le Conseil fédéral !

Tous les dérapages commis par l’ancien ministre de la Justice que j’avais soulevés dans ma question 07.1087 du 17.09.2007 ont donné le courage, ont obligé, par souci de bon sens, les parlementaires à ne pas réélire Christoph Blocher, ce qui nous réjouit, puisque nous pourrons enfin travailler dans le respect de la séparation des rôles et des pouvoirs.

L’UDC se sabote elle-même. En effet, sa stratégie, il y a quelques mois, visant à remplacer le Conseiller fédéral Schmid par un blochérien et le Conseiller fédéral Couchepin par un radical fréquentant l’UDC, a été un véritable échec ! Désemparé, l’UDC proposera sans doute l’élection du gouvernement par le peuple et méprisera ainsi la « classe politique » mais sans aucun doute, les petits cantons s’y opposeront, par souci d’égalité.

Il y a quelques semaines encore, l’UDC paraissait décomplexée. Or, c’est aujourd’hui un parti divisé qui s’entredéchire, un parti découragé qui nie sa pluralité interne, un parti désorganisé où tout avait reposé sur une seule personne qui jouait le rôle du guide suprême en utilisant le mythe du chef : son éviction remet soudainement tout en question. C’est ainsi qu’il se retrouve sans munition dans une politique d’opposition inefficace.

Nous devons cependant nous méfier des alliances possibles de l’UDC avec d’autres partis qui pourraient le soutenir dans le démantèlement de l’assurance-chômage par exemple, dans les attaques contre l’aide au développement et à la coopération ou encore contre l’extension de la libre circulation des personnes qui mettrait alors la Suisse dans une position catastrophique par rapport aux bilatérales.

Socialistes, nous lutterons pour une politique des étrangers différente de celle menée par l’UDC en refusant l’initiative des naturalisations par le peuple en juin 2008, en s’opposant au renvoi des criminels étrangers. Nous lutterons pour l’adhésion de la Suisse à l’UE. Nous lutterons contre le démantèlement de l’assurance-chômage.

Socialistes, ici et maintenant, tout commence !